Dans la plupart des contes pour enfants, l'histoire commence
par ce légendaire "il était une fois" et se referme sur "et ils
se marièrent et eurent beaucoup d'enfants".
Et bien dans notre histoire à nous, il est aussi question de
mariage et de nombreux enfants... mais pas à la manière des contes de fées !
On vous embarque plutôt au temps des voyageurs du XXI ème siècle venus marcher sur les traces des grands
explorateurs de Patagonie.
Ce lundi 16 décembre, alors que nous retrouvions nos amis de
voyage, Nicolas, Camille et leurs enfants Adèle et Augustin, nous avions prévu
de fêter Noël ensemble, et comptions donc passer une dizaine de jours à
partager mutuellement nos aventures. Mais à ce moment de l'histoire, nous
étions loin de pouvoir imaginer que nous étions l'un et l'autre en train
d'écrire un long et riche chapitre de notre voyage...
Après 2 jours à essuyer ensemble les rafales et la pluie
tout en admirant les arcs en ciel au bord du lac Buenos Aires à Puerto Rio Tranquilo, une fenêtre météo nous permet enfin d'embarquer
à bord d'une petite vedette afin de visiter les célèbres formations géologiques
de marbre qui font l'intérêt touristique de ce lac. Ce matin, le soleil met en
valeur les motifs géométriques dessinés par les
différents minéraux formant des cavités aux volutes originales, et accentue
d'avantage encore les sourires qui se dessinent à nouveau sur nos visages. Quel
beau moment !
Après cette petite escapade, le moral est au beau fixe et
nous décidons de partir explorer ensemble cette partie de la Carretera australe avant de retrouver d'autres familles à
El Chalten pour le soir de Noël.
Plutôt que de contourner la rive sud du lac par la route
principale, nous décidons de longer le Rio Baker en direction du Sud. Les
lupins, regroupés par grandes tâches de couleurs à côté des rivières ou des
lacs bleu azur, nous offrent de magnifiques tableaux et des scènes naturelles
inoubliables.
Arrivés à la confluence du Rio Baker et du Rio Nef, nous
sommes tous subjugués par la beauté de cet endroit. Surplombant les deux
rivières du haut de la falaise, nous passons 24 heures à profiter pleinement du
magnifique panorama et de la sérénité que dégagent ces lieux. Parties de pêche,
couture improvisée et jeux de cache-cache viendront compléter les souvenirs
communs des enfants.
Les kilomètres et 2 journées de route qui suivent ces bons
moments seront à contrario aussi longs que fatiguants.
Dans ce secteur, le ripio ressemble à de la tôle
ondulée, provoquant alors des vibrations et un bruit infernal dans la cabine
nous limitant à des pointes de 40km/h maximum. L'attention portée aux guanacos
traversant subitement devant les véhicules rajoutera d'avantage de tension
encore chez les conducteurs.
Nous faisons un point d'étape pour la nuit au sein du parc
naturel Patagonia. Les enfants espéraient dormir
ensemble dans une tente, mais la présence des pumas indiquée par les gardes
nous feront revoir nos plans... ils dormiront en sécurité dans les camping-cars,
rêvant sans doute de leur première moufette observée juste avant de partir pour
les bras de Morphée.
Le lendemain, avant de reprendre la piste, nous visitons le
très beau musée du parc. Ici, la taille considérable d'une plume de condor impressionnera tout autant les enfants que les adultes. Nous
y découvrons également une représentation grandeur nature d'un puma... qui
stimule d'autant plus notre envie d'en voir un, mais pas de trop près quand
même !
Retrouvant enfin la route asphaltée et la sérénité qui l'accompagne, nous quittons momentanément Nico et Camille pour nous diriger vers le nord, à la découverte de La Cueva de las manos. Nichées au coeur d'un magnifique canyon, des peintures rupestres datant de 13000 ans nous font face au pied des impressionnantes falaises qui nous surplombent. Ces mains de différentes couleurs aux teintes orangées nous impressionnent tant leur excellent état de conservation vient effacer l'espace temps qui nous sépare de ces civilisations si lointaines. Émouvante visite.
Après avoir retrouvé nos compagnons de voyage dans la petite
ville de Gobernador, nous nous dirigeons ensemble vers El Chalten, ce point de
rendez-vous échangé via les réseaux sociaux par plusieurs familles de
voyageurs.
Sur la route, les paysages de plaines se succèdent,
et les rafales de vent violentes sont l'objet de scènes surréalistes. Nous
croisons 2 auto-stoppeurs en sens inverse, couchés dans un fossé les mains sur
leur capuche de veste afin de se protéger des graviers qui volent et viennent
fouetter leurs visages. Nous espérons qu'un véhicule passe rapidement afin de
les extirper de cette pénible situation...
Malgré le vent qui nous bouscule, le soleil est de sortie,
et l'absence totale de nuages nous permet de profiter d'une vue parfaitement
dégagée sur la ville et le glacier Fitz Roy qui la domine. Le panorama qui nous
fait face est grandiose et la présence des nombreux glaciers qui font la
réputation de ce parc est impressionnante. Nous savourons cet instant.
À l'entrée de la ville, nous retrouvons Steve, Clémentine et
leur petit Timéo que nous avions rencontrés au Pérou.
Eux aussi ont convergé vers ce point de ralliement et nous sommes heureux de
partager les fêtes en leur présence.
24 décembre.
C'est donc au sein d'un camping bordant le Rio Electrico que nous faisons connaissance de deux autres
familles de voyageurs. Les "Dezilles" et
les "April Discovery". Ensemble, nous nous
apprêtons à célébrer une fête traditionnellement partagée en famille. Et très
vite, les nombreux points communs qui unissent nos 5 familles rassemblées ici
pour l'occasion viendront immédiatement relayer l'absence de nos familles
respectives pour nous offrir une parenthèse hors du temps et des souvenirs
mémorables.
Rejoins par plusieurs Argentins, nous partageons ces moments
de fête autour de chants traditionnels aux sonorités bilingues.
Ce soir, le père Noël réussira à localiser les voyageurs
sans domicile fixe, déposant les cadeaux des 9 petits globe-trotters de cette
tribu improvisée dans le trampoline du camping. Et c'est à minuit précise,
aux lueurs des portables et des lampes frontales prêtées par les parents, que
nous les observons courir à la recherche des surprises qui les attendent, au
milieu de cet endroit incongru, dans des cris de joie et d'excitation dont
l'émotion me submerge encore à la simple évocation de ces moments exceptionnels.
Les sourires des enfants rayonnaient dans la pénombre, et le bonheur intense
qui se lisait sur les visages des adultes étaient, à eux seuls, mon plus beau
cadeau pour ce Noël au bout du monde. La magie de Noël sans doute...
Jeudi 26 décembre.
Après les quelques excès qui riment avec
"festivités", nous tentons d'anticiper sur les bonnes résolutions
envisagées pour 2020 et entamons l'ascension du
glacier "Fitz Roy" en compagnie de Nico, Camille et les enfants. 21
km de marche et 1000m d'ascension positif qui nous plongerons au coeur de
paysages ponctués de glaciers que l'on entendra vrombir, de forêts verdoyantes
peuplées de nombreux pics, et de pierriers nous annonçant les derniers mètres du
sommet. Superbe.
Prenant le temps de découvrir le secteur, et profitant de la
présence des nombreux copains de voyage, nous passons plusieurs jours à El
Chalten, au rythme des randonnées, des apéros, des repas partagés, des jeux
improvisés par les enfants et de l'entraide face aux différents soucis
techniques des uns et des autres... une vraie communauté des gens du voyage !
Difficile de venir rompre ces petites habitudes prises en
l'espace de si peu de temps. Chaque jour, de nouveaux français nous rejoignent,
faisant grossir d'autant la communauté et obligeant désormais une logistique
dont il nous faut bien en reconnaître les limites.
Un autre rendez-vous viendra mettre fin à cette parenthèse, il est temps de reprendre la route.
Lundi 30 décembre.
Nous poursuivons notre descente en
direction d'Ushuaia et faisons étape à El Calafate, charmante petite ville à proximité du mythique glacier Perito Moreno.
Ici, nous faisons connaissance de Ben et Virginie, un couple de voyageurs que nos amis ont rencontré en Argentine. Steve et Clémentine sont là également.
C'est donc tous ensemble que nous célébrerons le passage à la nouvelle année.
Profitant de l'importance de la ville pour un ravitaillement digne de ce nom, c'est sur la plage, face au lac, que nous nous installons pour cette nouvelle soirée de fête. Ce soir, juste avant les 12 coups de minuit, nous aurons le privilège d'assister à la demande en mariage de Ben à Virginie. Et après ce "oui" sans hésitation mais remplit d'une grande émotion, nous échangeons nos voeux sous un ciel étoilé et au son de la guitare de Steve. Un beau passage à la nouvelle année.
1er janvier 2020.
Afin de débuter en beauté cette nouvelle année d'exception et poursuivre ces agréables moments de partage, nous
profitons d'un temps dégagé pour nous diriger tous ensemble vers le glacier Perito Moreno.
Dès le premier mirador, la vision de cette merveille de la nature me saisit. Une fois de plus, je prends
conscience de cette chance exceptionnelle et du bonheur que nous procurent ce voyage. Grandiose...
Le soleil sublime cet instant et fait ressortir le bleu de la glace. L'arrivée d'un bateau à proximité du glacier nous permet d'en
apprécier ses réelles dimensions... incroyable...
Plus près, la création de nombreuses passerelles dont la belle intégration dans le paysage est à souligner, nous permettra d'en
apprécier les différents points de vue et ses 40 mètres de hauteur au plus bas. Difficile d'avancer tant les craquements et l'espoir de voir se décrocher un de ces gigantesques blocs de glace nous poussent à garder le regard fixé sur ce
géant.
Chaque mirador nous retient, et nous restons à l'affût du moindre bruit. Jusqu'à ce que, dans un vrombissement énorme, et dans un cri
d'admiration, notre regard se trouve captivé par ce morceau de paroi, haute de 60 mètres, qui vient s'écraser dans le lac, provoquant par la même occasion une vague énorme qui permet aux enfants de comprendre la distance de sécurité
imposée aux bateaux touristiques... Génial !
L'année 2020 commence décidément très bien, et c'est avec un sourire béat et des étoiles plein les yeux que nous retrouvons les camping-cars pour un bivouac improvisé sur une jetée non loin de là.
Le vent qui s'est soudain levé nous pousse à dîner au chaud dans notre maison roulante pendant que les enfants prennent place chez les voisins. C'est donc à 8 adultes que nous partagerons le repas, un peu serrés, mais tellement heureux de ces bons moments partagés aujourd'hui.
Le lendemain matin, après une séance d'aux revoirs avec nos copains de route, nous poursuivons nos découvertes, toujours accompagnés par Nico et Camille.
Les enfants, tantôt dans un camping-car, tantôt dans l'autre, continuent à partager leurs aventures ainsi que les moments d'école.
L'occasion de quelques exposés sur des thématiques de circonstance : La Patagonie pour les filles et les glaciers pour les garçons.
Après la visite du musée consacré aux glaciers, nous découvrons ensemble une tradition bien connue en Patagonie : les parrillas. Ici, les barbecues sont une institution, notamment les week-ends où amis et familles se réunissent à l'extérieur (malgré le vent !) autour de grillades. Et alors que nous dégustons un de ces moutons cuits entre 3 et 5 heures durant sur un système de pics métalliques en biais surplombant la braise, nous voyons passer le camping-car d'Édouard et Magali, dit les "Dezilles", que nous pensions alors à plusieurs centaines de kilomètres au nord. Les soucis techniques les auront repoussés vers El Calafate, ville la plus importante du secteur, et nous nous faisons alors une joie de les retrouver.
Samedi 4 janvier.
Encore sous le charme de la découverte du
Perito Moreno, et suite aux informations glanées au très beau musée "glaciarium", nous profitons de notre séjour à El Calafate pour partir à la rencontre d'autres glaciers de la région. Sur un bateau bondé de touristes mais très confortable, nous aurons la chance d'approcher les glaciers Spegazzini et Upsala. Les nuages s'accrochent aux sommets des montagnes, mais n'entachent en rien notre étonnement quand, à proximité des premiers icebergs, nous réalisons que le bateau équivalent au nôtre et qui contourne un de ces blocs de glace dérivant, est bien plus petit que ce mastodonte. Stupéfiant ! Surtout quand on sait que seulement 10 à 15% de la surface totale de ce glaçon géant est visible à la surface... on imagine la profondeur !
Le soir venu, nous retrouvons nos amis de voyage pour fêter l'anniversaire de Camille sur la plage spéciale festivités que nous nous sommes appropriés, accompagnés cette fois par Édouard, Magali et leurs 3 enfants.
L'occasion de nouveaux excès, mais surtout d'excellents moments de partage.
Après le départ des Dezilles désormais opérationnels d'un point de vue technique, nous sommes rejoints par
Marine et Thomas, deux jeunes alpinistes rencontrés à El Chalten. C'est donc précédés par leur rapide 4x4 que notre convoi prendra désormais la route du parc Torres del Paine.
En chemin, les infrastructures de Puerto Natales nous offrent le plaisir de quelques longueurs de piscine et d'une salle de sport où un mur d'escalade prendra l'emprunte de pieds répétée de 4 petits globe-trotters. Un peu de variante dans notre voyage qui ravit les enfants.
Vendredi 10 janvier.
Après un bivouac au bord d'une rivière nous offrant une agréable soirée au coin du feu et l'occasion d'une belle récolte de Calafate, ces petits fruits aux allures de myrtille, je finalise les quelques pots de confiture de ces excellentes baies avant de lever le camp.
Impatiente de tester ma nouvelle canne à pêche achetée quelques jours plus tôt à Puerto Natales, nous nous arrêtons au bord du lago Maravilla, espérant y ferrer de beaux spécimens pour le dîner... fort heureusement, le ravitaillement effectué lors de notre dernière étape compensera cette infructueuse escale. Mais le plaisir de ce moment paisible au coeur de ces immensités vierges de toute habitation restera gravée dans ma mémoire.
Le lendemain matin, nous mettons à profit notre première journée au parc et surtout, de la courte fenêtre météo de 3 jours qu'annoncent les prévisions, pour partir randonner à proximité du lac Grey. Du sommet, les enfants luttent contre les rafales de vent et s'amusent des déséquilibres ainsi provoqués. Le point de vue est sublime. Nous
dominons le parc avec ses lacs, ses glaciers, et quelques icebergs partis à la dérive au milieu de l'eau. Nous regrettons l'absence de soleil qui viendrait rendre cet instant magique, mais pas les 800m de dénivelés positifs qu'il nous reste désormais à parcourir en sens inverse, et qui nous donneront une nouvelle occasion d'observer des Huemuls, une espèce de
cervidés présente dans le parc.
L'après-midi, une balade au bord du lac Grey nous permettra d'approcher ces icebergs surplombés lors de notre randonnée précédente. Mais la violence des rafales soulevant le sable au point de nous fouetter le visage et de faire tomber Lou, nous fera accélérer le pas sur le chemin retour.
Dimanche 12 janvier.
La météo se confirme, ce dimanche est la seule journée d'éclaircies avant une semaine. Nous décidons donc de monter jusqu'aux trois colonnes du Torres del Paine. Lou est fatiguée et a mal à la tête. Elle fera preuve de courage et d'une belle motivation en effectuant les 23km et 1100 mètres de dénivelé positif sans sourciller. Heureusement, son état s'améliorera au fil de la journée.
Le chemin est agréable et domine un canyon au fond duquel coule une rivière. Nous croisons une caravane de chevaux menée par 2 gauchos au berret traditionnel. Leurs paniers, remplis de vivres, permettent d'assurer l'intendance du refuge situé plus haut.
À quelques mètres du sommet, nous retrouvons Marine et Thomas qui amorcent leur descente. Levés à 4 heure du matin, ils espéraient croiser le chemin d'un puma mais sans succès. Les derniers mètres dans le pierrier sont éprouvants et il nous tarde d'en finir avec cette ascension plus longue que celle annoncée par les cartes et panonceaux du parc.
Arrivés au sommet, un nuage soudain viendra rapidement cacher le bas des pics qui surplombent un joli lac bleu clair, nous invitant à
reprendre le long et pentu chemin qu'il nous reste à parcourir.
De retour au camping-car, une bonne surprise nous attend. En effet, alors que nous finissons les derniers rangements d'usage avant de
reprendre la route, j'entends des personnes crier "un puma ! " ( phonétiquement "oun pouma ! " ). Depuis la fenêtre de la capucine, saisissant au passage mon fidèle appareil photo, j'immortalise cet instant exceptionnel pendant que Yannick et les enfants suivent la scène depuis les
jumelles. Là, à quelques mètres de nous, un puma se met en chasse face à un lièvre passant par là. "rien ne sert de courir" comptait Jean de la Fontaine, et bien aujourd'hui, le lièvre sera l'heureux vainqueur de cette nouvelle histoire.
Nous exultons de joie, et c'est enthousiastes que nous retrouvons nos copains, exhibant fièrement nos photos tel un trophée de chasse. Quelle journée !
Jeudi 16 janvier. Puerto Natales.
Voilà 1 mois que nous partageons notre histoire avec nos amis Nico et Camille, et, sans même en avoir conscience, nous pénétrons
désormais sur des terres hostiles qui ont fait l'histoire de ces grands noms rencontrés sur notre route.
Ici, aux commandes du Beagle, Robert Fitz Roy remontait au milieu du XIXème siècle le détroit de Magellan accompagné de Charles Darwin, alors à bord dans l'optique d'étudier la faune et la flore d'Amérique latine.
À l'entrée de Puerto Natales, nous nous arrêtons visiter plusieurs reproductions grandeur nature de ces bateaux mythiques qui ont fait l'histoire de cette région. Le Beagle est justement l'un de ceux-là, et il est incroyable de monter à bord de ce navire et de surplomber cette vaste étendue d'eau que forme Le Détroit de Magellan. L'impression soudain de remonter le temps, et de marcher sur les traces de ces explorateurs célèbres.
À côté du Beagle, trône le Nao Victoria, mythique bateau de Magellan et de son équipage. Je suis
impressionnée par ces hommes qui, en 1520, naviguaient vers l'inconnu dans des conditions de vie aussi dangereuses que difficiles.
Face à ces explorateurs qui ont fait l'Histoire, la nôtre paraît bien insignifiante...
Ce soir, confortablement lovée dans notre maison tout confort, c'est avec la lecture de Darwin et de son récit, écrit pendant son expédition à bord du Beagle, "Voyage d'un naturaliste autour du monde", que je trouverai le sommeil. Mêlant alors l'imaginaire de ces grandes expéditions aux découvertes de notre voyage actuel, j'imagine désormais la terre de feu et la suite de nos aventures... nous aussi nous avons encore bien des récits à écrire !