28 Novembre 2019
Épisode 2 - Du désert de l'Atacama aux Moaï de Pâques...ça brûle!



 

Révolte, émeutes, réveil des peuples, colère des civilisations, il est triste de constater qu'actuellement, seule la presse internationale semble encore trouver une unité des 5 continents, aux travers de photos d'illustrations systématiques ayant pour même élément commun : le feu.
Comme un symbole d'une société qui s'enflamme, parfois comparée à un volcan entrant en éruption, la contagion révolutionnaire de ces derniers mois malmène les dirigeants et les acteurs économiques, laissant sur son passage plusieurs tapis de cendres mais aussi de nombreuses vies...
Témoins impuissants de cette révolte, nous poursuivons notre route, évitant tant bien que mal les flammes des barricades... mais malgré toutes nos précautions, c'est parfois le feu lui-même qui nous rattrape !

Mardi 12 novembre 2019.
Sur la route vers Salta, nous traversons la cordillère des Andes côté Argentin, pensant naïvement que la fraîcheur des montagnes va désormais nous suivre. Mais plus nous approchons de notre destination, plus la chaleur écrasante qui envahi le camping-car serait presque à nous faire regretter l'achat d'un climatiseur dans la cabine !
Au milieu des routes en lacets, nous découvrons de paysages formés par des montagnes aux multiples couleurs qui ne sont pas sans nous remémorer notre ascension de la montagne aux 7 couleurs au Pérou. La végétation verdoyante au pied, contraste et souligne d'autant plus les collines majoritairement rouges qui nous entourent.
Enfin un peu de vie après la région désertique du nord Chilien, nous apprécions.
Arrivés à Salta, la chaleur brûlante du centre-ville semble écraser chacun de nos pas, nous faisant accélérer notre visite. Les arcades blanches et la place centrale arborée sont un doux mélange de Sucre et d'Arequipa. Quant à la cathédrale, son intérieur ne trouve aucun équivalent à nos yeux tant elle est riche des toutes les oeuvres d'art qui la composent.
Cherchant un endroit plus au calme et surtout plus au frais, nous reprenons la route vers le sud, toujours dans l'objectif de rallier Santiago du Chili par Mendoza. Malgré nos recherches, cette nuit sera effectivement calme, mais les températures resteront élevées.

Le trajet se poursuit, nous menant alors jusqu'au petit village de Soldado Maldonado. Ici, nous retrouvons l'une de ces petites places arborées que nous affectionnons tant depuis nos premiers bivouacs en Amérique latine. Souvent l'occasion de belles rencontres, cela s'avérera être à nouveau le cas en la présence de notre maman d'adoption d'un jour, dénommée Maria. Résidant juste à côté, elle veillera sur nous avec beaucoup de bienveillance, nous offrant des citrons de son jardin ainsi qu'un pot de son excellente confiture de myrtille. Un régal...
Le matin, à l'heure des derniers adieux, nous emportons avec nous les biscuits à la noix de coco qu'elle aura pris plaisir à aller nous chercher juste avant notre départ. Les aux revoir sont tristes, mais nous aurons la surprise de recevoir de ses nouvelles grâce à sa fille, connectée à notre page Facebook, et dont notre passage à Soldado a visiblement fait le tour de la famille.

Nous poursuivons en direction de Mendoza, toujours dans l'espoir vain de retrouver un peu de fraîcheur, et toujours au milieu de ces magnifiques paysages verdoyants.
La soirée au bord d'un lac, au fond rougeâtre, et dont le tapis argÎleux ne saurait freiner la baignade tant espérée de Lou et Pablo, permettra tout de même de retrouver des températures un peu plus agréables pour la nuit.

Après 1800km de route depuis San Pedro de Atacama, les vignobles de la région introduisent joliment la ville de Mendoza.
Nouvelle place arborée... nouvelles rencontres.
Tout juste stationnés, Giovanni et Donatella, deux frères et soeurs d'une vingtaine d'années, viennent spontanément se présenter à nous, curieux de rencontrer ces visiteurs originaux venus troubler les habitudes de ce quartier pavillonnaire.
Après un long moment d'échange, nous sommes rejoints par leurs parents, Cécilia et Juan, dont le dernier est le propriétaire de la supérette faisant l'angle de cette place.
La sécurité de Mendoza est très controversée et d'expérience de voyageurs, il est précisé que la vigilance est de rigueur dans cette ville.
Juan ne nous rassure pas sur ce point, allant jusqu'à nous demander de nous stationner juste devant son commerce, plus lumineux la nuit, et d'après lui d'avantage sécure. Nous suivons ses conseils, avant d'être invité par le patron de la station-service juste en face, à bivouaquer sous ses lumières et ses caméras.
Après le dîner, toute la famille nous rejoint, cadeaux en mains pour les enfants, bouteille de vin de la région pour nous... nous sommes très touchés par toutes ces marques d'affection et la bienveillance qui se dégage de cette famille. Ils nous invitent à boire une bière dans leur maison, mais l'heure tardive et la fatigue de cette journée sous des températures inhabituellement chaudes pour nous me donnent de mauvaises raisons de refuser cette invitation...

Le lendemain, après un arrêt au stand pour le changement des pneus avant, et quelques difficultés à trouver un parking sécurisé pour le camping-car, nous partons finalement à la découverte de la ville.
L'ingénieux système de canaux distribuant de l'eau à tous les arbres plantés le long des rues est remarquable. Jamais depuis notre voyage en Amérique latine nous n'avions rencontré de ville aussi arborée, et avec ces chaleurs, nous savourons d'autant plus l'ombre apportée par les tilleuls en fleurs et les platanes qui nous rappellent ceux de l'avenue principale de notre village.
L'agencement et la décoration des différentes places qui composent Mendoza nous renseignent sur la diversité culturelle qui a fait l'histoire de la ville. Son musée, lui, nous en apprendra d'avantage sur le tremblement de terre qui l'a entièrement détruite en 1861, à peine 300ans après sa création.

Dimanche 17 novembre.
L'heure des aux revoir venue, les larmes et cette accolade qui nous unissent une dernière fois avec Cécilia me font subitement comprendre le refus de cette invitation de la veille qui ne me ressemble pas. L'attachement ressenti pour cette belle famille est tel que mon instinct de protection avait inconsciemment pris le dessus, espérant sans doute garder suffisamment de distance afin de réduire cette déchirante séparation à venir... et bien c'est loupé !

Nous reprenons la route, envisageant de quitter momentanément le calme de l'Argentine.

Retraversant la cordillère des Andes et la température printanière des montagnes, nous profitons d'une pause fraîcheur pour une petite randonnée au pied du Cerro Acuncagua. Et c'est aux côtés de voisins Vendéens, une famille avec 5 enfants voyageant en sacs à dos, que nous marcherons jusqu'à la moitié du parcours, partageant une fois de plus nos anecdotes et conseils de voyage. Une jolie rencontre, qui viendra combler l'absence de Giovanni et sa famille, qui continuent à veiller sur nous à distance... là est bien la magie des réseaux sociaux !

Mardi 19 novembre.
La situation à Santiago ainsi qu'à Valparaíso semble toujours agitée. Par précaution, nous décidons donc de séjourner dans un camping de Viña Del Mar, citée balnéaire bordant Valparaíso.
Ici, nous ferons la jolie rencontre de Christophe, un expatrié vivant en Amérique latine depuis une vingtaine d'années.
La journée de mercredi ne prévoyant pas de mouvements sociaux, nous en profitons pour visiter Valparaíso, délaissant le camping-car au profit du bus.
Connue pour son art urbain, nous sommes de prime abord surtout choqués par l'état de dégradation et de protection de la ville. Au milieu de plusieurs bâtiments brûlés ou portant les stigmates des caillasses ayant brisées les vitres ou des graffitis vindicatifs, nous sommes intrigués par des personnes sortant avec des paniers de provisions au travers d'un petit passage dans un rideau de fer. Nous réalisons alors qu'il s'agit en fait d'un commerce de proximité, barricadé comme beaucoup d'autres, au point de le croire fermé. L'impression d'être dans un pays en guerre...
Plus haut, les quartiers ont été moins exposés aux violences du centre-ville, nous retrouvons alors une certaine sérénité et poursuivons notre longue marche jusqu'à un restaurant bordant l'océan, appréciant au passage les nombreuses fresques qui recouvrent les murs.

Après une nuit paisible au camping, et alors que nous espérions retourner à Valparaíso pour y découvrir la maison de Pablo Neruda fermée la veille, les barricades en flamme et les émeutes qui sévissent à nouveau au coeur de Valparaíso, viendront finalement modifier nos plans.
Au milieu des ballets d'hélicoptères luttant actuellement contre de violents incendies au sud de la ville, nous nous préparons pour notre départ réservé à la dernière minute pour l'île de Pâques, et prévu demain, espérant alors arriver sans problème jusqu'à l'aéroport.

Vendredi 22 novembre.
Debout à 5 heures, nous retrouvons Christophe qui a gentiment accepté de nous conduire jusqu'à l'aéroport de Santiago.
Sur la route, la fumée qui émane des forêts calcinées vient troubler l'espace d'un instant l'aspect linéaire et monotone de l'autoroute. Désolant spectacle.

Nous quittons momentanément Christophe et les revendications sociales du Chili pour nous plonger, le temps de ces 5 jours à venir, dans la mystérieuse et mythique atmosphère Polynésienne de Rapa Nui (nom et langue originale de l'île de Pâques) et ses fameux Moaï.
Le contraste est tel et si brutal qu'il nous faudra cette première après-midi de transition avant de prendre pleinement conscience de notre chance incroyable que de fouler ces terres du bout du monde...

Arrivés sur l'île, nous quittons l'aéroport pour nous diriger à pied vers un hébergement repéré la veille sur des applications de voyage. Et alors que mon message envoyé au propriétaire était resté lettre morte, nous avons la surprise d'y être finalement attendu par le sympathique et souriant Oscar. Au milieu d'un magnifique jardin dont l'exubérance et la densité de la végétation tropicale suffit à nous transporter dans une toute autre atmosphère, nous découvrons notre hébergement, ravi de cette parenthèse aux airs de vacances.
L'envie de découvrir ces terres et de profiter de chaque instant ici nous bouscule. Le temps de poser nos sacs, et nous voilà partis explorer l'île en direction de la seule et petite ville de Hanga Roa et de son unique musée. Une belle introduction à ce qui nous attend pendant notre séjour.
En traversant la ville, la diversité d'hibiscus, et les variétés exotiques plantées au bord des vendeurs de paréos aux motifs colorés, nous plongent sans tarder dans une atmosphère polynésienne... et oui, la compagnie Latam a su nous rappeler au bon souvenir de notre amie Mylène rencontrée à Sucre : l'île de Pâques propose des vols pour Hawaii également !

Arrivés au musée, nous découvrons l'histoire de l'île et des statues Moaï. Nous apprenons que 11 peuples étaient initialement répartis par communauté sur différents territoires, chacun profitant des terres fertÎles des flancs de volcans, ainsi que des richesses de l'océan Pacifique.
Nous comprenons pourquoi les statues Moaï tournaient le dos à l'océan, préférant veiller sur leurs villageois, et comment le rapt des 900 hommes de l'île embrigadés au profit d'exploitants de guano Péruviens, exterminera les traditions ancestrales de ces peuples, dont la transmission était alors principalement verbale. Perdant avec eux également toute signification des symboles retrouvés sur plusieurs tablettes de bois.
C'est aussi dans ce musée que nous découvrons que les Moaï avaient à l'origine des yeux en pierre de corail au niveau de leurs orbites, et que lorsqu'ils étaient coiffés de chapeaux, ces derniers, en tuf de couleur rouge, étaient alors extraits d'une autre carrière de roche volcanique nommée Puna Pau, et différente de celle de tuf noir où étaient réalisées les corps des statues.
Passionnante entrée en matière au travers de laquelle Lou et Pablo n'en perdent pas une miette.
Le soir venu, après cette seconde rencontre de ces statues Moaï au sein d'un musée, nous remémorant alors notre première et émouvante découverte au sein du British Museum de Londres 3 ans auparavant, voilà que se dressent devant nous, face au bleu de l'océan pacifique, les tous premiers Moaï de notre séjour. Impressionnant.

Samedi 23 novembre.
Composée de 3 volcans à l'origine de la formation triangulaire de cette île, c'est par une randonnée jusqu'au cratère du volcan "Rano Kau" de la pointe Sud, que nous débutons cette journée.
Passé quelques bosquets d'eucalyptus, nous évoluons au sein  d'une végétation arbustive basse nous permettant de profiter d'une perspective dégagée sur l'île et l'océan.
Au sommet, nous découvrons le cratère, au cercle quasi parfait, rempli d'eau et de plantes de milieu humide.
Vers les ruines de l'ancien village d'Orongo situé à flanc de cratère, nous faisons la rencontre d'un résident de l'île qui façonne des bols en bois. Séduits par son travail artisanal, les enfants lui demandent de graver 3 bols. Il dessinera avec plaisir plusieurs symboles Rapa Nui, nous offrant par la même occasion un beau souvenir de notre passage ici.
L'après-midi, ayant encore un peu de ressources après cette grande et belle marche, nous louons des vélos afin de rejoindre le site de "Ahu Akivi" pour le coucher de soleil. Dans ce secteur, nous découvrons des parcelles agricoles et de nombreuses cultures.
Arrivés aux pieds des Moaï, situés à proximité d'eucalyptus, l'ombre portée des arbres qui se rapproche des géants, nous aspire finalement à regagner la côte ouest, afin de voir plonger les derniers rayons oranges dans la ligne du Pacifique. Et c'est donc tout naturellement près des premiers Moaï découverts hier à la sortie du musée, que nous prenons le temps de nous émerveiller face à ce sublime spectacle qui s'offre devant nous.
Instant magique... un de plus !

Dimanche 24 novembre.
À peine réveillée, je me réjouis d'avance à l'idée de découvrir le programme qui va se dévoÎler à nous pour ce 3ème jour ici.

Après un petit déjeuner partagé avec Oscar, dont nous profitons de la cuisine et de sa vue sur les bananiers en fleurs, au sein de sa charmante maison, nous découvrons ce matin la voiture que nous avons louée à l'une de ses amies.
L'occasion aujourd'hui de longer la côte ouest de l'île jusqu'à son extrémité la plus éloignée au nord.
Nous débutons nos explorations du jour par le site de Vinapu, derrière l'aéroport, et dont la construction des murs selon la méthode des Incas n'est pas sans nous rappeler nos visites Péruviennes.
Le long de la côte, plusieurs sites non restaurés témoignent du nombre conséquent de Moaï présents sur l'île. Souvent face contre terre, il est touchant de voir ces nombreux géants ainsi terrassés.
Arrivés au volcan de Rano Raraku au nord, nous y découvrons ce qui faisait office de carrière de pierre, point de départ dans la sculpture des Moaï. L'histoire ne dit pas quel élément brutal a soudain stoppé leur réalisation, mais il est impressionnant de découvrir une telle quantité de statues, à même la terre, parfois entières, d'autres fois seulement la tête (qui était toujours sculptée en premier lieu) tout le long de ces parois volcaniques, et dont le vert de l'herbe ne fait que sublimer l'atmosphère particulière de ces lieux.
Ce moment restera l'un de ceux qui me marquera le plus lors de ce séjour ici, d'une part du fait de la proximité avec ces géants, rendue possible sur ce site, mais surtout, de part le caractère unique, apaisant, et mythique que dégagent chacune de ses statues... vibrant.
Après une observation du cratère, dont la hauteur nous manque pour pouvoir en apprécier d'un seul regard la totalité, tant sa circonférence est importante, nous nous dirigeons vers le site de Tongariki que l'on dominait depuis le versant Est.
Le plus grand alignement de Moaï y est rassemblé ici, fièrement dressé sur son "ahu" (la plateforme rectangulaire en pierre qui forme la base sur laquelle se trouvent les Moaï). Tournant le dos à l'océan, ces 15 statues, de taille et de formes variées semblent nous observer autant que l'on les admire... troublante rencontre.
Comme me le fait remarquer Yannick, on ne se lasse pas de les observer.
Disposées sur la face Est de l'île, je garde alors en tête l'idée de pouvoir les admirer au lever du soleil.
Nous reviendrons...

Sur la route retour en direction de notre logement, nous nous arrêtons découvrir la pierre de Pu'o Hiro, une roche creuse servant d'instrument rappelant une flûte, et destinée à l'origine à attirer les poissons.
Malgré plusieurs tentatives, et un son loin d'être concluant, Lou et Pablo s'amusent à s'imaginer l'espace d'un instant, au temps de ces civilisations anciennes.
Arrivés sur la plage d'Anakena, les cocotiers bordant les Moaï à proximité de l'océan trouvent grâce à nos yeux, nous protégeant ainsi du soleil brûlant et des UV décuplés qui sévissent ici. Tellement puissants que chaque guichet à l'entrée des sites met à disposition un flacon de crème de protection solaire indice 50 en libre-service.
Nous passons la fin de cette nouvelle et magnifique journée à regarder les enfants s'amuser dans les puissantes vagues de l'océan. Et face aux quelques nuages qui montent à l'horizon, nous oublions l'idée d'un nouveau coucher de soleil sur les Moaï au profit d'une soirée au calme de notre cocon.

Lundi 25 novembre.
À l'aube de notre retour sur le continent, de nouveaux sites nous attendent aujourd'hui sur la côte ouest.


Partis pour y découvrir dans un premier temps le site Ana Te Pora, aussi appelée la "grotte du canoë de totora", c'est finalement et après 20 minutes de marche sous un soleil brûlant que nous arrivons à l'entrée d'un tunnel de 50 mètres de longueur, formé naturellement par la lave, et débouchant sur 2 ouvertures vers l'océan. Le point d'entrée d'Ana Kakenga est peu engageant car très étroit et totalement noir durant les premiers mètres, mais à force de voir des gens ressortir des entrailles de la terre, et après avoir confié à Pablo la lâche mission d'éclaireur, nous nous engageons Yannick, Lou et moi jusqu'aux points de vue impressionnants de ce boyau. Le spectacle valait bien l'aventure.
Fatigués par ces derniers jours d'activité permanente, les enfants demandent à passer l'après-midi à la plage. Nous profitons donc à nouveau de l'ombre des cocotiers pour le déjeuner et passons l'après-midi sous les pétroglyphes sculptés au dos des Moaï de la plage d'Anakena.
Le soir venu, nous ne manquerions pour rien au monde un dernier couché de soleil et profitons de cette ultime soirée pour nous imprégner de derniers moments au coeur de la vie des Rapa Nui.


Mardi 26 novembre.
Debout à 6h, nous laissons les enfants se reposer comme ils le souhaitent et partons à l'extrémité de l'île avec Yannick afin de découvrir les Moaï de Tongariki sous les premiers rayons de soleil.
Arrivés sur place, cette brillante idée est visiblement partagée par bon nombre de tours opérateurs, et loin d'un tête à tête au bout du monde, c'est bel et bien au sein d'une grande communauté de lèves-tôt que nous allons partager ce plaisir.
À peine le temps de présenter nos billets d'accès au parc aux deux gardiens positionnés à l'entrée, et voilà que la star tant attendue sort timidement de la ligne d'horizon pour venir se loger au beau milieu de ces géants... magnifique.
Partagée entre l'envie d'immortaliser ce moment au travers de plusieurs clichés et le fait d'être entièrement connectée à cet instant exceptionnel, je suis finalement aspirée par ce moment suspendu et éphémère. Encore un souvenir inoubliable.
Les quelques clichés pris ce matin feront finalement regretter aux enfants leur petite grasse matinée.
Un dernier petit déjeuner face à ce jardin au foisonnement inspirant, et il est temps de quitter Oscar et ce lieu apaisant pour retrouver désormais la révolution sociale que l'on avait mis entre parenthèse depuis vendredi dernier.
Pendant le vol, Yannick découvre de nouveaux films et les enfants explorent à nouveau les tablettes numériques de l'avion tant espérées à chaque vol. De mon côté c'est une bonne occasion de découvertes musicales que je vais avoir plaisir à emporter dans mes bagages. Au son de musiques latines, je me remémore ces 5 jours fabuleux, consciente de cette chance incroyable d'avoir pu découvrir ces terres du bout du monde...

Santiago le retour.

Christophe nous attend à l'aéroport. D'abord bloqué à l'entrée de l'accès principal, il nous confie une fois ensemble que plusieurs barricades en flamme ont été mises en place sur les routes et que les manifestants caillassent qui se refuse à sortir de sa voiture pour danser sur la chaussée... original !
Nous rentrons sans problème au camping et retrouvons notre tortue, bien loin des fleurs d'hibiscus et de l'atmosphère mystérieuse qui semble déjà tellement loin de cette triste réalité qui nous rattrape, au point que l'on a l'impression de se réveiller d'un joli rêve.
N'aimant pas danser sous la contrainte, nous suivons les conseils de Christophe et prolongeons d'une journée notre séjour ici, le temps de la levée des barrages.
Et alors que nous nous activons avec Yannick à effectuer l'entretien du linge et du véhicule pendant que les enfants profitent de la piscine et du trampoline, une fumée blanche recouvre soudain le camping et une pluie de cendre tombe sur nous... un nouvel incendie a débuté à proximité, au point de voir le ciel orangé pointer non loin de là. C'est donc sous un nouveau ballet d'hélicoptères que nous terminerons cette journée, espérant désormais retrouver d'avantage de sérénité pour la suite de notre voyage.
Christophe, faisant partie de l'église évangélique priera pour nous ce soir, nous souhaitant un voyage placé sous le signe de la sécurité et de belles découvertes... espérons qu'il soit entendu.

Jeudi 28 novembre. À l'aube de cette dernière année de trentenaire qui s'annonce pour moi ce matin, et alors que je regarde les hélicoptères passer au-dessus du camping-car, emportant leur petite réserve d'eau que je trouve dérisoire face à l'ampleur des incendies qui sévissent, une fumée âpre et une odeur de brûlé envahissent soudain l'habitacle. Je tire le rideau de la capucine pour visualiser l'ensemble de l'intérieur, la situation est sous contrôle : simple tartine d'anniversaire qui vient de partir en fumée !

Laissez un commentaire





EPISODE SUIVANT
EPISODE PRECEDENT
Episode précédent